Arabe ou pas arabe?
Un samedi après-midi, une grand-mère prit le train de banlieue pour se rendre à Paris, au quartier chinois du 13e pour se ravitailler. Comme le trajet était long, à son habitude, elle se plongea dans la lecture d'un livre. A la station suivante, trois ados bruyants entrèrent dans son wagon...
Manifestement, ils étaient excités. Le plus jeune d'entre eux tenait dans sa main un paquet de bonbons et s'assit devant la grand-mère. Les deux autres s'installèrent de l'autre côté de l'allée. Un grand maigre près de la fenêtre, et l'autre, plutôt beau gosse, s'affala à ses côtés.
Celui assis devant la grand-mère se leva et, se tournant vers l'avant du train, se mit à lancer à la volée des bonbons qui tombèrent sur la tête des passagers. Curieusement, ces passagers semblaient ne rien ressentir, montrant une indifférence qui ne fit qu'attiser l'excitation du lanceur de bonbons.
La grand-mère, n'y tenant plus face à une telle lâcheté, posa son livre, et apostropha le lanceur de bonbons:
"Laissez-donc les gens tranquilles!"
Le lanceur de bonbons la singea: "gna, gna, gna - gna, gna, gna".
La grand-mère : "Vous avez fini de faire l'imbécile?!"
Il recommença à la singer.
Elle se leva brusquement, ce qui eut pour effet d'effrayer l'ado - car la grand-mère, au visage bien asiatique, aurait pu connaître le Kung Fu.
... D'un bond, il rejoignit ses deux autres amis de l'autre côté de l'allée.
Là, se sentant conforté par leur présence, il recommença à lancer des bonbons sur les autres passagers.
La grand-mère : "Mais arrêtez-donc!, ça suffit!"
Le garçon se tourna vers son ami, le grand et maigre, et dit avec un grand sourire: "Nous sommes des arabes!"
La grand-mère, indignée: "j'ai des amis arabes et ils auraient honte de voir comment vous agissez!"
Le grand maigre répéta, avec un rictus cynique: "on est arabe..."
La mamie : "Mais, vous ne faites pas honneur aux arabes!"
Le troisième ado, silencieux jusqu'ici, sortit de sa torpeur, et dit à mi-voix: "Arrêtez, ça suffit"
Les deux autres se tinrent coi.
La grand-mère arriva à sa station, se préparant à descendre, elle se tourna vers les trois ados et dit :
"Comme quoi un sur trois d'entre vous n'a pas ce besoin d'attirer l'attention, alors que vous deux, j'en déduis que vous n'en recevez pas beaucoup chez vous! Bonne route!"