Stratégie du réflexe de paix
C’est le désir de paix qui est la condition nécessaire du réflexe de paix. Être en paix n’est ni une condition, ni réaliste lors d’un conflit. Il s’agit donc de privilégier le désir de paix avant de se focaliser sur ses propres besoins émotionnels ; de mettre de côté, temporairement, sa propre colère, ses propres frustrations et blessures...
Pour cela, on cherche d’abord à sentir ce que l’on peut apporter à l’autre pour le calmer et atteindre un premier niveau d’apaisement le plus vite possible : offrir des mots et gestes qui apportent des émotions positives est plus efficace à ce premier stade qu’un raisonnement. Le réflexe de paix va donc consister à se relier à l’humanité de l’autre, à créer du lien, à donner de la chaleur humaine, à contribuer au sentiment d’acceptation, d’appréciation, d’appartenance, d’intégration, de reconnaissance, … de l’autre.
- En cas de conflit relationnel, le but ultime va être d’établir ou de rétablir la relation humaine. Cela ne servira à rien de parler de ses propres besoins et frustrations tant que l’autre est en colère : il n’entendra rien, ou pire, cela augmentera son irritation et résultera en une spirale ascendante de colère mutuelle. Pour parler de ses propres besoins, il faudra d’abord transformer le climat en désarmant la colère ou la fermeture de l’autre en touchant son cœur. Ensuite, il faudra rester alerte et sensible au fait que leur explicitation peut avoir l’effet contraire si le moment n’est pas juste.
- En cas de danger physique, le but ultime sera d’établir une relation mutuelle de non-violence. Là aussi, il faudra toucher le cœur de l’agresseur, ou alors le distraire, le surprendre, le décontenancer, lui imposer des limites, ou adopter toute autre tactique qui réussira à désarmer son désir de violence. Il faudra surtout agir vite. Toutes ces tactiques sont des réflexes de paix.
Le réflexe de paix envers l’autre permet d’agir sur les besoins émotionnels de l’autre, et par-là même, sur ses propres besoins immédiats (par exemple ressentir un geste du cœur, ne plus être malmené, ne plus subir les cris ou invectives de l’autre, ne plus risquer d’être violenté).
De même, recevoir un réflexe de paix permet de se faire aider pour se calmer, pour sortir de son propre état de colère. Il est souvent étonnant de voir à quel point un réflexe de paix approprié peut vite calmer la colère de l’autre.